Interdit depuis quelques années dans la composition d’articles pour bébé, le Bisphénol A est en passe de devenir un élément non-grata dans notre quotidien. L’autorité européenne de sécurité des aliments pointe en effet du doigt cette substance chimique, utilisée dans la production d’objets en plastique. D’après elle et par principe de précaution, il faudrait abaisser le seuil d’exposition par 10.
Une toxicité probable
Il aura fallu l’analyse de plus de 450 études scientifiques pour que l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) aille dans le sens de la protection du consommateur. Pourtant, cette même autorité avait interdit l’utilisation du Bisphénol A dans la fabrication de produits pour bébé et pour la femme enceinte (biberon, tétines, tire-laits…).
Toutefois l’Efsa a dû se rendre à l’évidence : les études épidémiologiques ont confirmé la dangerosité potentielle de cette substance chimique sur le foie, le rein et la glande mammaire. En conséquence de quoi, l’autorité a publié le 17 janvier dernier un avis préconisant de baisser par 10 le seuil d’exposition des consommateurs.
Selon le résultat de ces études, outre la toxicité sur les organes comme le rein ou le foie, le Bisphénol A entrainerait des perturbations des systèmes endocrinien, reproductif, immunitaire, cardiovasculaire et métabolique.
Le Bisphénol dans notre assiette
Le principal souci avec le Bisphénol A, c’est qu’il est utilisé un peu partout dans la chaine alimentaire et qu’il se retrouve dans le métabolisme humain suite au contact des aliments avec le plastique. Les industriels emploient en effet le Bisphénol A dans la fabrication des sacs plastiques alimentaires et des tickets de caisse thermiques.
Toutefois, l’Efsa se veut rassurante. Le seuil de la dose journalière tolérable révisé à 5 microgrammes par jour et par kilos est encore loin d’être atteint par la population. Le risque pour la santé humaine serait ainsi très faible, y compris pour la population fragile (fœtus, femmes enceintes et personnes âgées).