Le sujet est délicat, mais c’est inévitable. Si nous nous donnons du mal en ce moment à vivre dans le respect de l’environnement, c’est qu’il faut aussi penser aux obsèques écologiques, loin des pierres tombales, des momifications. Et justement, les sites de tombeaux naturels, il en existe déjà au Royaume-Uni.
Que veut-on dire par funérailles écologiques ?
D’après les statistiques d’Ecology Global Network, nous sommes actuellement plus de 7 milliards de personnes à vivre sur terre. Et on enregistre environ 150 000 décès par jour, soit 55,3 millions par an. Le corps se putréfie, c’est vrai. Mais la manière dont se déroulent les funérailles, le mode de préparation du corps, les produits utilisés, le lieu de mise à terre… De nombreux points sont quand même à considérer si nous voulons des obsèques 100 % écologiques, dans le but de diminuer la consommation des ressources naturelles mondiales.
C’est cela les funérailles écologiques : tout le processus se fait dans le respect de l’environnement.
Enterrement ou crémation ?
Quel que soit le choix de la famille, il existe toujours actuellement des solutions pour des funérailles écologiques.
Pour la crémation, le mieux serait d’opter pour une incinération dans un cercueil en carton : pour une diminution des énergies consommées. L’urne sera ensuite choisie dans un modèle réalisé avec des matériaux durables : en roseau, en verre ou en céramique. Il en existe justement dans de nombreuses gammes chez Green Endings.
Quant à l’enterrement, le processus traditionnel est très positif. Il est conseillé de choisir un cercueil en bambou, en saule, en osier, voire en capsule biodégradable, plutôt qu’en bois massif. La mise en terre peut se faire en pleine nature. Et à la place de la pierre tombale, il est bien possible d’opter pour une stèle écologique : en bois, en cuir, en papier, etc. La plantation d’un arbre ou de fleurs peut aussi faire l’affaire pour marquer l’endroit.
Comme les sites de funérailles des profanes
Pour les profanes, les tombeaux sont rassemblés dans une zone qui a l’aspect d’une terre vallonnée. Et oui, les tombes font partie du paysage, si bien que la zone peut faire office de réserves naturelles lorsqu’elle est remplie. Pourquoi donc ne pas tirer une leçon des nombreux avantages de ces sites ? C’est justement le cas des sites de l’Association of Natural Burial Grounds.
Tout d’abord, l’endroit est si magnifique que la famille et les proches qui s’y rendent peuvent y trouver une sorte de réconfort dans leur douleur de perdre un être cher. Ensuite, il y a le fait qu’il est désormais interdit de construire dans cette zone. Et si la gestion de ces sites est bien mise en place, il est possible de préserver leur faune et flore.
Dans ces cimetières, il est strictement interdit d’utiliser des conservateurs chimiques.
Enterrement en pleine nature : le Royaume-Uni va dans le bons sens
Il faut dire que ce ne sont seulement pas les païens qui peuvent enterrer leur bien-aimé en pleine nature. De plus, un tel enterrement ne signifie pas toujours qu’il faut utiliser des cercueils en carton !
La preuve ? Cela fait maintenant 25 ans que l’enterrement en pleine nature se fait au Royaume-Uni. Ce pays compte actuellement plus de 270 sites de tombeaux naturels, le premier étant ouvert en 1993. Et le public est de plus en plus nombreux à venir assister aux funérailles des personnes « normales » enterrées de telle manière. Il ne serait même pas trop d’affirmer que c’est déjà une tradition au Royaume-Uni.
On ne peut pas dire que ce genre de funérailles est réservé aux athées, non. Car plus de la moitié des personnes inhumées de façon naturelle sont des catholiques.
Beaucoup plus de liberté
La grande liberté offerte à la famille du disparu figure également parmi les grands avantages des funérailles écologiques. En effet, les proches peuvent désormais participer un peu plus dans la prise de décision, ainsi que dans la réalisation de la cérémonie.
Pour ne pas trop dépenser en papier, les proches peuvent décider de distribuer l’avis d’obsèques par courrier électronique. Ils ont aussi la possibilité de solliciter les gens qui assistent aux obsèques d’offrir des dons à des œuvres de charité à la place des plaques, des couronnes ou des fleurs.
Mais le plus important, c’est l’opportunité de libérer le service des pompes funèbres lorsque le corps est arrivé au cimetière. Cela permet à la famille d’avoir plus de latitude dans l’expression des adieux.
Espérons que la France suivra le pas de l’Allemagne, du Royaume-Uni, du Canada, des Etats-Unis ou de la Suède en termes de funérailles écologiques !